Une question qui revient régulièrement : « Est-ce que vous éduquez tous les chiens ? »
La réponse est toujours la même du plus petit au plus grand. Du chihuahua au dogue allemand. Du yorkshire au Saint Bernard. Du bichon au montagne des Pyrénées.
Hier, j’ai accueilli un beauceron, un golden retriever, une cane corso et un croisé berger de SPA. Aujourd’hui, j’ai accueilli une chienne créole, une golden retriever, un laïka de Iakouti, une malinoise et un berger australien. Demain, j’accueillerai un malinois, une husky, une bergère roumaine de SPA, un yorkshire et un berger allemand.
Voilà, cela vous donne un aperçu de mes élèves sur seulement trois jours !
Un bel échantillon des races ou croisements qui partagent vos vies. Vos chiens que j’ai plaisir à rencontrer pour répondre à toutes vos questions et vous accompagner dans la création d’une belle relation.
A bientôt avec votre chien, quelque soit sa race ou son croisement et quelque soit son âge !
Aucune théorie valable n’a vu le jour sur les origines précises du bernois. Toujours est il qu’aux environs de 1000 à 600 avant J-C, on trouvait des chiens du format exact d’un bouvier bernois dans les pré alpes bernoises.
La colonisation de la région de Berne et de Bürgdorf, entre les VIII et X siècle contribua à l’amélioration des conditions de vie et il fallut des chiens de garde et de ferme de taille imposante pour surveiller les hameaux et propriétés. Au moyen age, les nobles et les couvents confièrent leurs troupeaux de bovins à la garde des vachers qui devinrent suffisamment riches pour entretenir des chiens de grandes tailles. Ces circonstances furent sans doute à l’origine d’une sélection rigoureuse afin d’aboutir à un animal répondant aux besoins de la population : c’est à dire un chien de taille respectable, attentif, incorruptible, attaché aux maîtres, animaux et objets de la ferme, sachant reconnaître les limites de son domaine et le défendre. Entre 1830 et 1860, on installa des fromageries en plaine et les chiens de bouviers se virent confier une nouvelle tache : ils furent attelés à une charrette et matin et soir, ils amenaient le lait de la ferme jusqu’à la fromagerie. Quelques descriptions de chiens des années 1840 font état de chiens surnommés Ringgi en raison d’un collier blanc ou Bläss pour ceux qui possédaient une liste blanche entre les yeux mais à l’époque, il n’y avait aucun nom de race. On trouve donc toutes les variétés possibles allant d’un chien blanc taché de couleurs en passant par le blanc et jaune jusqu’au fauve taché de blanc et de noir.
Grâce à l’achèvement des principaux axes ferroviaires en Europe après 1860, l’élevage des chiens de grande race prit son essor notamment celui du Saint Bernard. La demande étant importante, les grands chiens de ferme du canton de Berne furent exportés sous la dénomination de « grands chiens des Alpes ». Les chiens tachés de jaune et de feu prirent beaucoup de valeur alors que ceux à robe tricolore furent rabaissés au rang de chiens à vaches. C’est dans cette région de l’Emmenthal, difficile d’accès que les chiens de ferme à robe tricolore purent se maintenir sans rien perdre de leur qualité. Le climat rude a donné la préférence aux fourrures longues et une superstition populaire voulait que les chiens noirs éloignent les mauvais esprits. Nous avions donc à cette époque les bases de notre Bernois actuel. L’appellation « Dürrbachler » venant du nom du hameau de Dürrbach où ce chien à poils longs tricolore était particulièrement répandu, vit le jour probablement à la fin du 19ème siècle au moment de la création de la société cynologique suisse.
C’est en 1902 que les premiers sujets furent présentés dans les expositions. 4 Dürrbachler participèrent à cette première exposition grâce au promoteur de la race, monsieur Fritz Probst. Mais ce fut le professeur Albert Heim qui proposa un prix de 10 francs (somme considérable pour l’époque) à l’exposition suivante pour le meilleur chien. Le Club suisse du Dürrbachler fut fondé en 1907 et le premier standard date de 1910. L’appellation de Bouvier Bernois proposé par le professeur Heim fut adoptée en 1913 pour le distinguer des 3 autres races de bouviers suisses.
La race évolua peu de 1913 à 1948. Mais les caractères semblaient malgré tout devenir assez craintifs. Action préméditée ou hasard du destin ? Toujours est-il qu’en 1948 un terre neuve Pluto von Erlengut s’accoupla avec une femelle bernoise Christine von Lux. Des 7 chiots de cette union, Babette seule fut saillie par un bernois Aldo von Tierfurt. Ainsi commença la sélection de notre Bernois moderne avec un beau poil noir brillant, une meilleure structure et surtout un tempérament plus doux.
Aujourd’hui, le bouvier bernois est connu et apprécié dans le monde entier grâce à sa robe tricolore aux marques et taches bien réparties, à ses facultés d’adaptation et à ses qualités de chien de famille.
Le physique du Bernois
Le standard officiel du Bouvier Bernois est du ressort de son pays d’origine, la Suisse. La dernière modification du standard date du 25.03.2003. Classification F.C.I. : groupe 2 ( chiens de type pinsher et schnauzer, molossoïdes, chiens de montagne et de bouvier suisse et autres races section 3 : chiens de montagne et de bouvier suisse. Un petit aparté pour préciser que ce groupe 2 de la Fédération Cynologique Internationale n’a aucun rapport avec la 2ème catégorie de la loi sur les chiens dangereux.
L’aspect général du Bernois est puissant, souple et harmonieux avec une taille supérieure à la moyenne. Les femelles toisent de 58 à 66 cm et les males de 64 à 70 cm.
La tête puissante ne doit pas être trop lourde et présente un stop bien marqué sans être trop prononcé. Le marquage tricolore doit répondre à certains critères : des marques feu au dessus des yeux, sur les 4 membres et à la poitrine, une liste bien blanche en tête, nettement délimitée et symétrique, En largeur, la liste ne devrait pas aller jusqu’aux pastilles feu au-dessus des yeux et le blanc du museau ne doit pas dépasser la commissure des lèvres. Le plastron doit former une plage blanche ininterrompue et modérément large dans le cou et le poitrail, Les pieds blancs et la pointe de queue blanche sont recherchés, Les petites taches blanches à la nuque et sous la queue sont tolérées.
Attention au port de queue trop gai ou enroulé sur le dos : elle doit remonter au niveau de la ligne de dos en action voir un petit peu plus haut pour les sujets dominants.
Le caractère du Bernois
Le bouvier bernois a gardé de ses origines un caractère bien trempé mais sans problème. Son éducation est facile tant ce chien est docile. Néanmoins sa forte personnalité impose qu’elle soit conduite avec fermeté et douceur. La socialisation du chiot doit être précoce et sans faille car elle est capitale pour son avenir. Le Bernois est une vraie présence, il s’impose très vite comme un membre à part entière de la famille ; d’une grande bonté, doux et affectueux avec les enfants, il sait se transformer en véritable gardien et protéger les siens. Il fait preuve d’une grande générosité dans sa relation avec ses maîtres et accorde sa confiance sans bornes qu’il manifeste dans chacun de ses regards. C’est un compagnon fidèle qui sait se faire aimer de tous. Il est indispensable qu’il sache qui commande à la maison. Donnez-lui un travail, une tâche quelconque, exploitez son atavisme de chien utile et il sera ravi ! L’éducation d’un bouvier bernois se fait tout en douceur, tout en restant ferme et dès le premier âge. Il ne faut jamais lever la main sur lui, ni hurler car c’est un chien d’une grande sensibilité qui ne veut qu’une seule chose : vous être agréable.
Intelligent, doté d’une remarquable mémoire, spontanément gentil envers les enfants, toutes ses qualités en font un excellent chien de famille. Très attaché à ses maîtres (plutôt pot de colle !!) Il n’aime pas leur absence, il ne s’épanouit vraiment qu’en vivant auprès d’eux.
Le bouvier bernois est un chien qui se livre et qui déteste qu’on le néglige ou qu’on le délaisse, la solitude ce n’est pas pour lui… Il a besoin pour s’épanouir pleinement de la présence de ses maîtres. Il est donc fortement déconseillé aux personnes travaillant 8 heures par jour de prendre un bernois. Il peut vivre en appartement sous réserve de lui offrir comme balade autre chose que le tour du pâté de maisons, car c’est un chien qui a besoin de se dépenser et il préfère de loin disposer d’espace (ce qui ne doit pas empêcher les maîtres d’aller le promener !). Il déteste tellement la solitude que cela peut provoquer chez lui des troubles du comportement du type : destruction, plaies de léchage, vocalises, etc….
Pacifique envers les étrangers malgré sa méfiance naturelle et son sens aigu du territoire, il n’est jamais inutilement agressif. Il assume son rôle de gardien en se contentant d’aboyer pour prévenir.
Les mâles entre eux ne se supportent pas toujours bien.
Le Bernois reste longtemps adolescent
C’est un chien à la croissance lente tant sur le plan du caractère que sur celui de la construction. Il faut donc être attentif et patient durant toute cette période.
Il est bien évidemment doué pour l’attelage, mais fréquente assidûment les terrains d’agility, de pistage et d’obéissance. Disciplines qui lui conviennent parfaitement.
Besoins spécifiques du Bouvier bernois
Comme toute grande race, il faudra accorder un soin particulier au choix des parents afin de limiter les risques de dysplasie des hanches. L’éleveur doit vous fournir le compte rendu de la lecture officielle effectuée par le lecteur du Club de Race.
La notation du stade de dysplasie est : A, exempt – B, soupçon – C, dysplasie légère – D, dysplasie moyenne et E, dysplasie grave ; ces deux derniers stades interdisant la reproduction.
De nombreux éleveurs pratiquent également le contrôle des coudes de leurs reproducteurs ; les stades allant de 0/0 à 3/3.
Ces précautions ne vous garantiront jamais que votre chiot sera indemne mais vous assureront que la base est saine. Une bonne alimentation sans surcharge pondérale, un peu d’exercice durant la première année sans dépasser les 5 minutes de promenade par mois d’âge, peu ou pas d’escaliers vous aideront à avoir un adulte sain en pleine santé.
Un problème spécifique aux Bernois est souvent cité : l’histiocytose maligne. C’est une forme de cancer qui touche beaucoup de nos Bernois pendant leur adolescence. De nombreuses personnes en concluent que notre race est fragile, ce qui est faux ; il faut tout simplement savoir que les grandes races ont un système immunitaire un peu moins performant et que toutes races confondues , 1 chien sur 4 décède d’un cancer. La particularité de l’histiocytose est qu’elle touche des sujets jeunes.
Un travail de recherche sur les causes génétiques est mené au laboratoire du CNRS de Rennes qui pourrait à long terme aboutir à un test génétique de dépistage.
Le Bouvier Bernois garde de son passé de gardien une certaine méfiance vis-à-vis des étrangers. Certains pouvant devenir franchement craintifs. Les éleveurs attachent une grande importance au caractère des parents pour éviter d’avoir des chiots peureux mais vous devez également sortir votre Bibounet et lui faire connaître du monde et des situations différentes assez rapidement.
Faites le sous forme de jeux en ayant une attitude enjouée et avec des friandises dans la poche. Votre Bernois étant votre reflet, si une situation vous angoisse, il le ressentira et réagira en conséquence. Soyez détendu lors de vos premières sorties qui se feront dans des lieux peu fréquentés. N’allez dans les marchés ou les lieux publics bondés que vers 6-7 mois.
Ces problèmes de dysplasie et de caractère sont relativement bien maîtrisés par les éleveurs consciencieux, il paraît donc primordial de faire appel à eux lors de la recherche d’un chiot de qualité.
La population non-LOF pose beaucoup de problèmes
Ces chiens sont souvent des chiens craintifs voir caractériels, d’une morphologie souvent bien plus petite que le standard donc d’un tempérament plus vif ne correspondant pas au vrai bernois, sans parler des soucis de dysplasie. Ce sont souvent des chiens achetés à la va vite, peu chers et qui malheureusement se retrouvent très souvent abandonnés.
Alors si votre budget ne vous permet pas d’acquérir un chiot de qualité d’exposition, n’oubliez pas que les éleveurs ont souvent dans leurs portées, un bébé moins bien marqué ou avec un oeil bleu, ce qui permet de payer moins cher un chiot non confirmable mais qui présentera toutes les garanties sanitaires voulues.